Le 31 juillet 2013 à 15h00 en France, près de Cannes l’unité spéciale de la France a détenu Moukhtar Abliazov, ancien propriétaire de la Bank Turan Alem (BTA), le principal adversaire politique du Président de la République du Kazakhstan Monsieur Noursoultan Nazarbaïev.
Il a été officiellement annoncé que l’arrestation avait été faite à la demande des autorités ukrainiennes, plus tard il a été signalé que la Fédération de Russie préparait également une demande aux autorités françaises sur l’extradition de M. Abliazov en Russie, encore plus tard il est devenu clair que le Kazakhstan demandait aussi la délivrance de M. Abliazov directement au Kazakhstan. Car un traité d’extradition n’étant pas signé entre le Kazakhstan et la France, immédiatement il a été soulevé la question de l’extradition du M. Abliazov en Ukraine ou en Russie, qui avaient déjà signé des accords similaires avec la France.
En 2002 M. Abliazov a été condamné à tort par la cour de Kazakhstan par force des accusations forgées et a purgé une peine dans les prisons du Kazakhstan, où il a été soumis à de graves tortures.
Par la suite M. Abliazov a obtenu le statut du prisonnier politique au Royaume-Uni.
Cela soulève la question de savoir s’il est possible d’extrader au Kazakhstan M. Abliazov détenu en France et persécuté par M. Nazarbaïev. La réponse est non, sans équivoque. Depuis plus de 20 ans M. Nazarbaïev construisait le système kazakh du maintien de l’ordre qui, par conséquent, aujourd’hui protège seulement le président Nazarbaïev et suit les indications de ce dernier. Le maintien de l’ordre ne reconnaît aucune responsabilité devant les contribuables, le peuple du Kazakhstan, dont la protection des intérêts doit être au sein du système. Tous les postes clés des fonctionnaires supérieurs judiciaires et répressifs sont nommés uniquement par le président Nazarbaïev.
C’est pourquoi au Kazakhstan il ne saurait pas être aucune question de la procédure judiciaire juste et légale. C’est pourquoi au Kazakhstan il n’y a presque pas de procédures politiques et toutes les actions liées à la politique sont immédiatement classées dans la catégorie des criminelles. Cela a été le cas avec ancien premier ministre oppositionnel M. Kajegueldin, ainsi comme avec M. Abliazov et ancien premier ministre oppositionnel M. Jakiyanov, ancien maire d’Almaty M. Nourkadilov, ancien ministre de la presse M. Sarsenbaïev et avec beaucoup d’autres hommes politiques.
Dans ce schéma criminel de la structure étatique M. Nazarbaïev a assigné au système correctionnel le rôle de la destruction consécutive de l’individu, de l’humiliation de la dignité humaine. Aujourd’hui le monde observe la destruction des gens pris au piège dans les prisons du Kazakhstan.
Aujourd’hui cet appareil de l’état défend uniquement les intérêts du président Nazarbaïev.
Par la suite tout cela est traité par les médias appartenant à la famille du Président, qui mène la politique de ‘khabarization’ du peuple kazakh (‘Khabar’ est le nom de l’agence nationale de télévision appartenant au président Nazarbaïev).
Dans ce contexte il faut spécialement noter que l’agiotage organisé par le gouvernement du Kazakhstan en ce qui concerne M. Abliazov, sa femme Alma et sa jeune fille Alois, n’est rien d’autre qu’une tentative de punir une personne pour ses convictions politiques, pour ses activités visant en premier lieu à améliorer d’une manière démocratique la situation au Kazakhstan. Ce sont les actions des personnes éclairées, bien instruites et comprenantes parfaitement ce qu’il faut faire pour effectuer des réformes indispensables au Kazakhstan, que le régime Nazarbaïev illégalement présent comme des criminels internationaux au lieu de les rendre ses compagnons.
La communauté internationale doit faire une analyse de la situation qui s’est développée aujourd’hui au Kazakhstan. On ne peut pas satisfaire les ambitions de M. Nazarbaïev. Compte tenu de ce que sous le régime de Nazarbaïev le Kazakhstan n’a pas et ne peut pas avoir de procédure judiciaire juste, et jusqu’à ce que là s’effectuent des représailles contre les personnes indésirables, M. Abliazov ne peut être expulsé ni au Kazakhstan, ni à d’autres pays de la CEI.
Les actions des autorités kazakhes en collaboration avec les hommes politiques italiens à kidnapper la femme et la jeune fille de M. Abliazov ne sont qu’une autre preuve du fait que ce monde manque de sécurité des actions du dictateur passant toute mesure.
Les actions relatives à la détention du M. Abliazov en France sont tout simplement ahurissantes. À ce jour le dictateur Nazarbaïev utilise l’Organisation internationale d’Interpol pour régler ses comptes avec les indésirables pour le régime de Nazarbaïev afin de satisfaire ses ambitions indomptables. Pourquoi, alors que Nazarbaïev et sa famille ont été déclarés recherchés par Interpol au cours d’une affaire éclatante appelée ‘Kazakhgate’, personne n’a jamais été arrêtée et les recherchés se déplaçaient librement à travers les pays et les continents? La question reste ouverte, pourquoi?
L’affaire de M. Magnitski n’étant toujours pas réglée, l’extradition de M. Abliazov en Russie n’est également pas possible. Un fait important qui doit être pris en compte est que les pouvoirs russes ne condamnent pas les actions du Kazakhstan sur l’enlèvement, la prise en otage par les services secrets du Kazakhstan agissant en Italie de la femme de M. Abliazov Alma et leur jeune fille Aluy.
L’extradition en Ukraine devient aussi impossible car il n’y a aucune garantie d’une procédure judiciaire objective et fondée sur le droit international. L’Ukraine et le Kazakhstan sont les deux états qui, comme des frères jumeaux, mènent la même politique de la destruction des indésirables. Tout le monde se souvient comment se passait la lutte entre l’ancien président ukrainien et le premier ministre Lazarenko, l’ancien président ukrainien et le premier ministre Tymochenko, l’actuel président de l’Ukraine et de l’ancien premier ministre Tymochenko, à la défense de laquelle les dirigeants de plusieurs grands pays européens composés de l’UE se sont exprimés à plusieurs reprises. La version officielle de l’assassinat de l’ancien ministre des Affaires intérieures de l’Ukraine, le général Loutsenko, reste le suicide à deux balles. Des experts internationaux affirment l’assassinat.
Par analogie se fait la lutte au Kazakhstan entre le président Nazarbaïev et l’ancien premier ministre M. Kajegueldin, ayant obtenu le passeport mondial, mais condamné par contumace au Kazakhstan suite aux ordonnances du président Nazarbaïev. Au mois de novembre 2005 a eu lieu l’assassinat choquant d’un des opposants au président Nazarbaïev, l’ancien ministre des situations d’urgence M. Nourkadilov, fait à trois balles, mais dont la version officielle est le suicide. Des experts indépendants supposent l’assassinat. Les scénarios et les metteurs en scène seraient probablement les mêmes.
Compte tenu de ce qui précède, en aucun cas on ne peut donner M. Abliazov en pâture aux autorités ukrainiennes, car il n’y a aucune garantie de l’objectivité et de l’équité de la procédure judiciaire. En outre, la possible extradition augmente le risque de la délivrance de M. Abliazov par les autorités ukrainiennes à celles kazakhes.
Les hommes politiques du monde entier, ayant lié leurs activités avec M. Nazarbaïev, ont perdu la réputation internationale, parmi eux l’ancien chancelier de l’Autriche, contre lequel une affaire pénale a été engagée en Autriche dans le cadre de l’affaire Aliyev, l’ancien président de l’Allemagne, l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, le roi d’Espagne Juan Carlos (Rakhat Aliyev a décrit en détails comment M. Nazarbaïev avait embarqué sur un avion du roi d’Espagne des valises bourrées d’argent comptant plusieurs millions d’euros), l’ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi, on peut y ajouter le prince britannique Andrew (avec son histoire sensationnelle de l’achat d’un château de famille, à un prix gonflé).
Un régime dictatorial s’est instauré au Kazakhstan, dont le leader, M. Nazarbaïev, s’est mis par ses actions au-dessus de la loi, mais je suis sûr que le jour viendra où le peuple du Kazakhstan vont juger les criminels, M. Nazarbaïev en tête, pour crimes contre le peuple kazakh. La politique de Nazarbaïev ayant résulté à l’appauvrissement du peuple et à l’enrichissement de la famille Nazarbaïev au détriment des citoyens du Kazakhstan représente un véritable crime contre le peuple de tout le pays. Le groupement criminel transnational de type familial, créé personnellement par le président Nazarbaïev, sera sans doute soumis au jugement des époques.
Je crois que le président du Kazakhstan devrait être traité comme un dictateur de type familial, qui ne pourrait pas satisfaire pleinement les désirs de son clan, mais veut à la fin de sa vie politique réprimer et même éliminer physiquement les adversaires politiques de son régime, car il estime que cela va assurer la longévité politique de son successeur politique allant continuer son style de gouvernement et assurer ainsi le contrôle ultérieur de l’économie du Kazakhstan par la famille de M. Nazarbaïev et les partenaires de ce dernier. C’est l’argument le plus sensible aux lobbyistes politiques de Nazarbaïev, car pendant 20 ans de son regne M. Nazarbaïev a attiré dans l’économie du Kazakhstan des lobbyistes ‘forts’ à l’échelle mondiale qui associent à tort leurs propres perspectives de participation dans les entreprises, dans l’économie du Kazakhstan avec le cours politique et économique mené exclusivement par M. Nazarbaïev.
La citation ‘Il faut s’unir avec les forts’, avancé par M. Nazarbaïev le 7 juillet 2013 à Astana lors d’une conférence de presse conjointe avec le président russe Vladimir Poutine, représente un argument pertinent et important pour le président et son clan afin d’obtenir le soutien des dirigeants des pays voisins. Mais pourquoi ses adversaires politiques devraient penser autrement? Tout simplement ils voient plus grand que Nazarbaïev.
Revenus des investissements placés par des partenaires solides dans l’économie du Kazakhstan seront dirigés à améliorer la vie de la société kazakhe aujourd’hui «faible». La solution brillante est, comme toujours, très facile: il suffit de rendre impossible le vol de l’argent budgétaire par le clan Nazarbaïev. L’opposition politique cherche à faire M. Nazarbaïev et son clan quitter la vie politique et économique du Kazakhstan. Et ce n’est pas un risque économique pour les étrangers investissant dans l’économie du Kazakhstan. Au contraire, la solution des problèmes sociaux de la population ne fera qu’améliorer le climat d’investissement au Kazakhstan et cela, a son tour, apportera la stabilité politique du pays.
Pouvoir Fort n’est pas un pouvoir guidé par une amitié avec les fortes du monde, mais le Pouvoir qui est guidé uniquement par l’intérêt public.
Leader politique fort n’est pas celui qui jette la totalité des ressources du pays pour poursuivre ses citoyens à travers le monde, dont une famille avec des femmes et des enfants. Au contraire, ce sont les actions d’une personne saisie d’obsession, d’une personne pas tout à fait saine.
Leader fort est celui qui est capable de protéger ses citoyens dans tous les coins du monde, ce leader ne peut jamais avoir ses propres intérêts, il doit défendre uniquement les intérêts de l’état qui sont en effet les intérêts des citoyens du Kazakhstan.
Il y a plus de 20 ans M. Nazarbaïev vole le peuple du Kazakhstan, s’approprie les revenues de l’état, y compris les investissements des sociétés étrangères dans l’économie du pays, s’approprie les résultats des activités des entreprises privées, blanche de l’argent budgétaire du Kazakhstan dans les banques étrangères (l’affaire des 600 millions de dollars de T. Koulibaïev bloqués dans la banque «Crédit Suisse», l’affaire relative à l’achat et la vente des médias étatiques ‘Khabar’- 100 millions de dollars et d’autres cas).
Le départ urgent du Nazarbaïev malpropre, sans aucune préparation de son héritier, ne peut avoir qu’un impact positif sur l’économie et la politique future du Kazakhstan, en assurant la stabilité aux grands investisseurs.
Le président démocratique de la période transitoire (par analogie avec le Kirghizistan) peut assurer la tenue d’élections justes et honnêtes au Kazakhstan. Il peut également fournir tous les efforts pour rendre au budget de l’état du capital personnel de Nazarbaïev, ses enfants, petits-enfants et parents proches, qui disposent déjà de milliards sans avoir d’expérience solide dans les activités commerciales.
Il est important de préciser que je ne soulève pas la question de la modification de la politique d’investissement du Kazakhstan.
Je mets au fond la question de la restitution des fonds déposés dans des comptes personnels, les comptes des zones off-shores, le retour de la propriété privée, des actifs détenus personnellement par le clan Nazarbaïev. Le retour par la famille de Nazarbaïev du capital volé peut apporter au budget du Kazakhstan, dans mes estimations approximatives, de 50 milliards de dollars.
Ainsi, c’est exactement ce dont M. Nazarbaïev et sa famille ont peur. C’est pourquoi ils n’ont pas besoin de procédures judiciaires sur les opposants politiques au régime de Nazarbaïev. Ce dernier a pour seul objectif l’élimination physique de Moukhtar Abliazov, que l’on peut nommer chef héroïque de l’opposition politique à Nazarbaïev, le président kazakh ayant tendance à penser en termes des dictateurs primitifs: ‘Le meilleur ennemi est un ennemi mort’.
Si la Communauté européenne permet l’extradition de Moukhtar Abliazov à un des pays de la CEI, il lui attend une mort de martyre dans les cachots de la prison.
Il ne faut pas croire aux garanties de l’Ukraine et de la Russie, il suffit de rappeler le cas de M. Magnitski et le destin tragique des autres prisonniers politiques dans les pays de la CEI.