La vice-présidente du Conseil national a déposé en juin 2013 une motion sur le Kazakhstan. Le texte a été rédigé et piloté en grande partie par des proches de Noursoultan Nazarbaïev.
La conseillère nationale Christa Markwalder (PLR/BE) a dû faire son mea culpa. Elle a reconnu dans le Tages-Anzeiger qu’elle avait été naïve dans le dépôt d’une motion en juin 2013 qui voulait savoir à quel point la Suisse allait soutenir le processus de démocratisation du Kazakhstan.
Le texte avait été rédigé en grande partie et corrigé des questions gênantes, comme la mention aux droits de l’Homme, par un lobby kazakh. A la manœuvre figurait l’agence de relations publiques Burson-Marsteller, a révélé mercredi 6 mai la Neue Zürcher Zeitung.
Une motion pour 7000 francs
Montant du mandat? 7188,48 francs. Ce qui est vraiment peu cher payé pour une motion au Parlement suisse. Et surtout quand on sait que le client de Burson-Marsteller, n’est autre que le président d’un parti proche du pouvoir.
Le président Noursoultan Nazarbaïev dirige le pays depuis 1990 et vient d’être réélu pour un nouveau mandat de cinq ans… à plus de 97,7% des voix! Et ce bien qu’il soit atteint d’un cancer de la prostate en phase terminale.
Quant à l’agence de relations publiques, elle explique sur son site que l’interpellation a été «préparée et élaborée en consultation avec le client» et qu’elle a toujours informé de façon ouverte et transparente.
«Tous nos employés sont tenus d’informer les clients ainsi que les parties prenantes de manière cohérente et exhaustive, à savoir pour qui nous travaillons et comment nous fonctionnons», explique Matthias Graf, le directeur général de Burson-Marsteller Suisse.
Mansuétude de ses pairs
L’affaire tourne donc au désastre d’image pour la politicienne bernoise, alors qu’elle assure la première vice-présidence du Conseil national et qu’elle reprendra le perchoir en 2016. En outre, elle ne savait pas que la motion provenait d’un plan d’action kazakh.
«Je connais la personne de cette agence et je ne me suis pas méfiée. C’était une erreur. Je n’aurais jamais déposé cette motion si j’avais su d’où elle venait», a-t-elle notamment déclaré.
Certains ténors de la Chambre basse regrettaient que la conseillère bernoise n’ait pas davantage vérifié. C’est un «lapsus», selon Gerhard Pfister (PDC/ZG). Son président Christophe Darbellay (PDC/VS) ajoute que «cela peut arriver à chacun d’entre nous».
La source: LeMatin.ch